« Apporter mon savoir-faire aux personnes en demande. »
Depuis plusieurs années, j’interviens au sein de l’association Étincelle, auprès des femmes et de leurs proches pour leur apporter un accompagnement et un soutien psychologique. J’ai toujours été intéressée par la relation aux autres car nous sommes tous des êtres de relation : que ce soit dans une relation amicale, amoureuse, conjugale, sexuelle, parentale, professionnelle, spirituelle… Nous avons besoin d’être re-liés, d’être en lien et cela, malgré les épreuves qui parcourent toute vie humaine !
J’ai commencé à lire des écrits psychologiques lorsque – enceinte de mon premier enfant – je me suis interrogée sur comment être, quels comportements avoir devant ce tout petit, que se passe-t-il en lui ? Si des spécialistes s’étaient penchés sur ces sujets, je pourrais peut-être avoir des pistes voire des réponses. Alors j’ai lu, écouté de nombreuses conférences, fait un travail sur moi-même, suivi des formations pour mieux me connaître, mais aussi pour nous guider, leur père et moi, et pour aider nos enfants à grandir, à être ce qu’ils sont aujourd’hui.
Après quoi, j’ai continué, pendant des années, vers les adolescents dans les collèges en tant qu’éducatrice à la vie affective, relationnelle et sexuelle ; puis je me suis intéressée au couple (conjugal, parental, à la famille) et j’ai suivi une formation de plusieurs années sur la construction et les structures psychologiques de l’adulte, sur le couple. J’ai, ensuite, souhaité trouver une association pour pouvoir apporter mon savoir-faire aux personnes en demande. C’est ainsi que j’ai découvert Étincelle. Je m’y suis tout de suite sentie bien, grâce à l’accueil et l’ouverture de la présidente Betty Mercier-Forces, l’équipe, les nombreuses propositions faites aux femmes tant sur la dimension physique que psychologique.
J’aime le fait que les femmes soient accueillies quelque soit la phase de leur maladie : annonce, traitement, reprise de travail.
J’aime le fait que l’équipe, très sympathique, soit composée de personnes de tous âges et qu’il y ait toujours des projets. Le lieu est beau et chaleureux.
La confiance était là, et il m’a été rapidement proposé de renforcer l’espace de soutien psychologique.
Avec ma formation d’accompagnante conjugale, je suis à même d’entendre, de soutenir, de suivre ces femmes dont la maladie a un impact direct sur elles et leurs proches.
J’interviens dans 3 domaines : l’accueil, le soutien psychologique et l’accompagnement des enfants.
Lors du rendez-vous d’accueil, premier contact avec l’association, bien souvent les femmes se livrent beaucoup, déposent leurs difficultés avec une grande confiance, lâchent un trop plein (très) douloureux. Ce premier face à face est essentiel, il demande beaucoup d’écoute et d’empathie et me permet de cerner vers quel professionnel de l’association la diriger, ou bien lui proposer un suivi psychologique avec moi.
Je leur propose un lieu d’écoute bienveillante, un lieu pour aborder leurs difficultés, leurs peurs et le(s) point(s) qu’elles souhaitent travailler ou bien que je repère ; cela peut être tant dans leurs relations avec leur conjoint, un parent, un enfant, que dans leurs inquiétudes d’un traitement, d’une opération, des séquelles corporelles et psychologiques, de l’image d’elle-même, du regard de l’autre, de la pitié ressentie, des difficultés dans le couple… Je peux recevoir le couple ensemble, ou séparément car être le conjoint d’une personne atteinte d’un cancer, n’est jamais facile. Alors, messieurs, n’hésitez pas à venir vous aussi ! Parler d’une difficulté ne signifie pas raconter toute votre vie !
En 2015, Betty Mercier-Forces m’a demandé ainsi qu’à une autre professionnelle, art-thérapeute, de créer un atelier pour les enfants de ces femmes : « Les Mercredis de Mimi ». Nous recevons tout d’abord la famille et la fratrie, puis les enfants seuls afin qu’ils déposent, par le biais de la peinture et du dessin, leurs inquiétudes et leurs questionnements. Ce sont des moyens d’expression qui permettent d’exprimer aussi les maux difficiles à verbaliser.
J’aime accompagner ces adultes et ces enfants, les aider à affronter leurs peurs et leurs difficultés, mais aussi à développer les points positifs « les petits cailloux blancs » comme je les nomme.
Quand je les soutiens dans le parcours de leur maladie, j’ai le sentiment d’être une goutte d’eau* !
Je rencontre très souvent des personnes courageuses, volontaires qui m’apportent beaucoup et les en remercie toutes très sincèrement !
C’est cela qui me porte et qui m’importe.
* En référence au « Colibri » de Pierre Rahbi. « Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! ». Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »